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Le divorce chez les Vikings

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Message par Invité Jeu 4 Juin - 10:07


Les Vikings étaient uniques parmi les peuples de l'Europe médiévale en raison des vastes dispositions prévues pour le divorce.
Même après que le Christianisme soit devenu une religion admise de la Scandinavie, le divorce continua à être une coutume répandue au Nord, agissant socialement comme une valve de sécurité pour ces personnes dont les mariages étaient arrangés à l'avantage de leurs familles au lieu du bonheur optimal de l'union conjugal.

Le divorce permettait à un couple malheureux de se séparer et d'essayer à nouveau avec de nouveaux partenaires, avant que les ressentiments n'aient pu se développer en une haine qui pouvait engendrer des querelles et de la violence. Aux regards des lois et des coutumes encadrant le divorce, il est possible d'acquérir une meilleure compréhension des conditions qui prévalaient dans un mariage viking, à la lumière des exemples d'actions qui menaient un mariage à sa fin.

Le poète arabe Al-Ghazal a rapporté qu'il a été informé par une reine du Danemark que «la jalousie était inconnue dans ce pays, et que les femmes restaient avec les hommes de leur propre gré, et les laissaient à chaque fois qu'ils le voulaient» (Jacobsen, Sexual Irregularities, p. 78-79).

S'il ne s'agit pas d'une déclaration tout à fait exacte, l'examen des sagas montre que les femmes étaient souvent celles qui lançaient la procédure de divorce (Frank, p. 478). Cela est probablement dû au fait que les hommes avaient plus d'options sociales et sexuelles, qu'ils étaient libres de voyager et de prendre des concubines, tandis que la femme était souvent liée à la ferme par ses diverses fonctions de gestion et qu'elle refusait toute opportunisme sexuel en dehors de son mari. Les lois sur le divorce montrent que des circonstances précises justifiant un divorce étaient nécessaires, et que la description par Al-Ghazal de changements de lit capricieux ne reflétaient pas la réalité de la vie des Vikings. Comme les mariages étaient contractés au profit des familles des deux époux, il y avait sans doute des pressions pour poursuivre le plus longtemps possible l'alliance, mais parfois, cela ne pouvait pas être fait (Jochen, Icelandic Heroine, p. 45).

Les raisons du divorce

Le code légal islandais, Grágás, permettait le divorce dans seulement trois cas:

- Le premier cas était si le couple s'était donné "de grandes blessures" ou meira sar metiz (Jacobsen, Position of Women, p. 51), généralement définies comme ces blessures qui pénétraient le cerveau, la cavité du corps ou la moelle (Jochens, Icelandic Heroine, p. 45).

- Le deuxième cas était lorsqu'un couple était trop pauvre pour se soutenir et devait compter sur leur famille pour les assister, ou qu'ils étaient forcés par leur famille de divorcer, ou "si un conjoint avec peu ou pas d'argent propre (à lui ou à elle) était soudainement chargé de soutenir financièrement des parents pauvres" (Jacobsen, Sexual Irregularities, p. 75; et Jacobsen, Position of Women, p. 53), permettant ainsi au partenaire qui demande le divorce de mettre ses biens en sécurité et d'échapper ainsi à la prédation des beaux-parents.

- La troisième disposition légale pour divorcer était si un mari essayait d'emmener sa femme hors du pays contre sa volonté (Jacobsen, Position of Women, p. 51).

Si l'une de ces conditions n'était pas citée, le Grágás déclare que: "aucun divorce n'existera" (Jochens, Icelandic Heroine, p. 44). Ceci peut-être en raison du fait que les rédactions de Grágás que nous possédons aujourd'hui, étaient influencées à un certain degré par le droit canon, car les sagas relèvent un ensemble de diverses motifs pour le divorce qui ne sont pas mentionnés dans le code légal.

Les raisons données dans les sagas pour divorcer seraient familières à n'importe quel tribunal de grande instance moderne.
Il y avait d'abord les problèmes avec les parents, comme la querelle de famille (Frank, p. 478), ou un conjoint échouant à traiter la famille de l'autre "avec la considération due" (Williams, p. 107). La violence familiale était aussi une raison de divorce, particulièrement dans ces parties de la Scandinavie fortement influencées par le Christianisme et où le divorce était plus dur à obtenir.

À part "les grandes blessures" citées dans le Grágás, un conjoint pouvait demander le divorce parce que l'autre conjoint se moquait de son partenaire (Frank, p. 478), à cause de la colère excessive ou de la jalousie montrée par l'un des deux époux (Jochens, Icelandic Heroine p. 39), ou si l'un des deux giflait l'autre. On considérait que gifler un conjoint, particulièrement devant des témoins, était extrêmement humiliant (Williams, p. 106).

La loi Gulaþing de Norvège prévoyait des dispositions spéciales contre un mari giflant sa femme : si un homme frappait sa femme devant des témoins, elle pouvait non seulement revendiquer une compensation monétaire pour les coups, égale à ce que lui aurait reçu si un autre homme l'avait frappé, mais aussi, en plus de l'amende, le droit de divorcer de son mari après la troisième gifle (Jacobsen, Position of Women, p. 116). Les coups donnés à une femme sont la raison la plus courante citée pour un divorce dans les sagas (Jochens, Icelandic Heroine, p. 39). De temps en temps, une femme estimait que le divorce n'était pas une vengeance suffisante contre l'insulte d'une claque : Hallgerd dans la saga de Njal a été impliquée dans les morts de deux maris qui ont fait l'erreur fatale de la gifler (Magnusson et Palsson. Njal's Saga. Pp. 59 et 123).

Un couple pouvait aussi divorcer pour ce que notre justice moderne classerait comme des raisons sexuelles.
Si une femme commettait l'adultère, le divorce était la moindre des pénalités à laquelle elle devait faire face, risquant des punitions allant de l'amende à être tuée, dans certaines contrées de la Scandinavie, si elle était prise en flagrant délit par son mari.
Cependant, un homme ne commettait d'adultère seulement que s'il dormait avec la femme d'un autre homme et ses activités extraconjugales n'étaient jamais des raisons pour sa propre femme de demander le divorce (Frank, p. 479). On pouvait accorder un divorce pour ce qui était appelé "une variété islandaise de non-consommation" (Ibid., p. 478; Magnusson et Palsson. Njal's Saga, p. 52) comme décrit dans la saga de Brennu-Njáls, lorsqu' un homme échouait à dormir avec sa femme pendant trois ans de suite.

Une autre raison de divorcer trouvée dans les sagas était ce que nous pourrions désigner par "le travestissement." Si un mari portait des vêtements efféminés, des chemises particulièrement décolletées exposant sa poitrine, son épouse pouvait alors divorcer de lui (Magnus Magnusson et Hermann Palsson, la transaction. Laxdæla Saga. Harmondsworth : Penguin. 1969. P. 125), et si une femme apparaissait avec le pantalon d'un homme, son mari pouvait alors divorcer d'elle (Ibid.; aussi Williams, p. 114). Même si un couple n'invoquait pas l'une des raisons inscrites ci-dessus, il pouvait toujours dissoudre le mariage en citant l'incompatibilité, une antipathie générale, ou la tristesse dans le mariage (Jochens, Icelandic Heroine, p. 39).

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