Habit masculin carolingien (aristocratie)
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Habit masculin carolingien (aristocratie)
Chose promise, chose due, je me lance dans le post concernant mon costume caro.
Faute de machine à coudre, de savoir-faire et de compétence en la matière (je sais déjà faire les boutons et quelques rapiéçages ) celui-ci a été réalisé par Kathrine Czarniecki (voir son site : https://www.facebook.com/noble.craftandhistory?pnref=story) sur commande après un long échange de mail, de documents et précision de ce que j'attendais exactement. Par ailleurs, elle a désormais une base pour travailler le carolingien maintenant et propose dorénavant une version identique de mon habit sur sa boutique.
Le costume a été réalisé sur base de quelques rares pièces archéologiques (tissus et motifs connus pour l'époque, découvertes dans des tombes de saints, d'évêques notamment) et également sur base de l'importante iconographie enluminée présente dans les manuscrit comme par exemple les Psautier tel que celui de Stuttgart.
Il correspond à ce que l'on peut attendre d'un costume masculin d'un aristocrate de nos régions. Comme souvent pour l'habit masculin, le costume civil carolingien a pour caractéristique principale un aspect qui relève du martial/militaire. Je rappelle que ces aristocrates sont avant tout des propriétaires terriens mais aussi des guerriers et cela se ressent dans leurs vêtements. Je posterai quelques articles sur la question ci-dessous après avoir envisagé l'aspect plus esthétique des choix posés dans cette réalisation et l' argumentation de ceux-ci.
Mon costume doit encore être finalisé puisque les bordures (comme aux manches) ont un espace "cerclé" en rouge devant accueillir, à plus au moins long terme, soit un travail d'orfèvrerie) de type plaquettes décorées et ciselées, soit des pierreries enchâssées dans le vêtement via un travail de couture (délicat) encerclant/enchâssant lesdites pierres dans le tissu.
Pour mon costume, je penche davantage pour cette dernière option, bien qu''un alternance peut-être envisagée.
Un troisième choix est également plausible : les cercles seraient tout simplement brodés des formes correspondant aux canevas et standards de l'époque tels que des motifs chrétiens comme une croix par exemple.
Ma décision définitive n'est pas encore arrêtée. Dès lors, si vous avez des remarques, conseils, des documents supplémentaires ou autres. Ceux-ci sont les bienvenus et j'en serai plus que ravi!
Mon costume :Faute de machine à coudre, de savoir-faire et de compétence en la matière (je sais déjà faire les boutons et quelques rapiéçages ) celui-ci a été réalisé par Kathrine Czarniecki (voir son site : https://www.facebook.com/noble.craftandhistory?pnref=story) sur commande après un long échange de mail, de documents et précision de ce que j'attendais exactement. Par ailleurs, elle a désormais une base pour travailler le carolingien maintenant et propose dorénavant une version identique de mon habit sur sa boutique.
Le costume a été réalisé sur base de quelques rares pièces archéologiques (tissus et motifs connus pour l'époque, découvertes dans des tombes de saints, d'évêques notamment) et également sur base de l'importante iconographie enluminée présente dans les manuscrit comme par exemple les Psautier tel que celui de Stuttgart.
Il correspond à ce que l'on peut attendre d'un costume masculin d'un aristocrate de nos régions. Comme souvent pour l'habit masculin, le costume civil carolingien a pour caractéristique principale un aspect qui relève du martial/militaire. Je rappelle que ces aristocrates sont avant tout des propriétaires terriens mais aussi des guerriers et cela se ressent dans leurs vêtements. Je posterai quelques articles sur la question ci-dessous après avoir envisagé l'aspect plus esthétique des choix posés dans cette réalisation et l' argumentation de ceux-ci.
Mon costume doit encore être finalisé puisque les bordures (comme aux manches) ont un espace "cerclé" en rouge devant accueillir, à plus au moins long terme, soit un travail d'orfèvrerie) de type plaquettes décorées et ciselées, soit des pierreries enchâssées dans le vêtement via un travail de couture (délicat) encerclant/enchâssant lesdites pierres dans le tissu.
Pour mon costume, je penche davantage pour cette dernière option, bien qu''un alternance peut-être envisagée.
Un troisième choix est également plausible : les cercles seraient tout simplement brodés des formes correspondant aux canevas et standards de l'époque tels que des motifs chrétiens comme une croix par exemple.
Ma décision définitive n'est pas encore arrêtée. Dès lors, si vous avez des remarques, conseils, des documents supplémentaires ou autres. Ceux-ci sont les bienvenus et j'en serai plus que ravi!
Tunique et longue cape + fibule/broche + chausses + bandes molletières. Le tout est accompagné d'une chaisne et de braies.
S'ajoute à l'ensemble afin de maintenir la longue cape, une broche/fibule réalisée par Patrick Roland (non nous n'avons aucun lien de parenté à ma connaissance ). Il y a huit couches d’émail.
La pièce archéologique qui a servi de modèle est la suivante (la provenance est Française si je n'abuse) :
taille réelle et recto
verso
Les sources et la documentation :
Exposition 2014 à Aix-La-Chapelle (Hotel de Ville/Rathaus) pour les 1200 ans de la mort de Charlamgne (exposition unique). Ici, la reconstitution d'un cavalier carolingien, équipement complet.. Remarquez ici le vêtement choisi. Je m'intéresserai à l'équipement militaire à la suite du sujet commencé par Till.
Autre vue.
Le Psautier de Stuttgart (Württembergische Landesbibliothek). Il date du IXe siècle (réalisé vers 820-830), provenance : Abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Pour la version intégrale digitalisée : =1343&tx_dlf[page]=1]http://digital.wlb-stuttgart.de/sammlungen/sammlungsliste/werksansicht/?no_cache=1&tx_dlf%5Bid%5D=1343&tx_dlf%5Bpage%5D=1
Idem, folio 33 (verso), voir l'enluminure de la partie haute du parchemin.
folio 36 (recto)
fol. 41 (verso)
fol. 42 (verso)
fol. 44 (r.)
fol. 44 (v.)
fol. 46 (v.) Cette enluminure a réellement servit de base pour la réalisation de la tunique.
fol. 57 (v.)
fol. 58 (r.) de même que le 46, le parsonnage de droite a servi de base à la réalisation de l'ensemble.
fol. 112 (r.) -> les bordures de la tunique du personnage central sont intéressantes. Remarquez en passent les cors et instruments.
fol. 134 (r.) -> les personnages majeurs de cette enluminure ont les bords de leurs vêtements couverts de pierreries si l'on se réfère au coloris employés pour leurs parures. Cette enluminure comme de nombreuses autres me font pencher vers l'option d'un vêtement orné de pierres enchâssées dans l'habit via un système de couture particulier.
Autre base de travail.
Chrodolandus- Messages : 26
Date d'inscription : 14/04/2015
Age : 34
Localisation : Liège
Re: Habit masculin carolingien (aristocratie)
Il faut aussi savoir que les tissu orientaux étaient fortement présent sur le marché en Europe au IXe siècle (évidemment pour ceux ayant des revenus suffisant). Voici un article de E. Sabbe commençant à dater (1935) sur la question. L'article est disponible sur Persée et est découpé en deux parties. La revue initiale n'est autre que la revue historique et scientifique belge de première catégorie : La RBPH ou Revue Belge de Philologie et d'Histoire.
Première partie : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rbph_0035-0818_1935_num_14_3_1534
Et la seconde http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rbph_0035-0818_1935_num_14_4_1552
Ainsi, les tissus retrouvés dans des châsses à Saint-Germain d'Auxerre ne font pas exceptions : http://www.auxerre.culture.gouv.fr/fr/apo/f_tis.htm
"Le costume masculin, une influence guerrière
Les rares témoignages parvenus jusqu'à nous permettent difficilement de différencier le costume civil du costume militaire de ces peuples guerriers. Au combat, les Mérovingiens revêtaient probablement une cotte à manches en mailles de fer, ou un justaucorps de toile avec plaques de métal. La protection de la tête ne fut d’abord assurée que par les cheveux, nattés et relevés sur le sommet du crâne. Les combattants tenaient donc à leur chevelure, dont la privation était signe de défaite ou de soumission. Le casque apparut vers 800, mais fut réservé aux chefs. A l’époque carolingienne, l’équipement guerrier s’inspirait de celui de Rome, avec une tunique surmontée d'une cuirasse, sorte de gilet recouvert de cuivre ou de corne. Elle était accompagnée d’une coiffe et d’un casque. Cette armure allait rester en usage jusqu’au XIe siècle. Les jambes étaient couvertes de chausses ou chaussettes, puis de jambières (bamberges) de cuir ou de métal. Les pieds étaient chaussés de brodequins.
La gonelle est une tunique à manches descendant jusqu’aux genoux, généralement bordée de galons et ceinturée. Elle est souvent représentée aux VIIe et VIIIe siècles avec des plis plus ou moins gros et, au Xe siècle, avec un bourrelet au cou, comme on en trouvait dans le costume gaulois. Les hommes portaient aussi le rhéno, manteau en peau de bête avec la fourrure sur l’extérieur et garni de petites bandes d’autres peaux ou d’écailles de poissons. On l’attachait par une agrafe de bronze.
Les Mérovingiens portaient des braies de toile ou de cuir souple, généralement courtes (parfois cachées par une tunique courte). Elles étaient serrées à la jambe par les lanières des chaussures. Charlemagne (Roi des Francs à partir de 768, Empereur d’Occident de 800 à 814) portait des braies en lin, longues et recouvertes de guêtres maintenues par les courroies des chaussures (comme chez les chasseurs et les campagnards). Les chaussures, en cuir et souvent couvertes de poils, étaient fendues sur le dessus et maintenues par des lacets sur le cou de pied ou par des lanières montant à mi-jambe. La heuse, chaussure montante en cuir souple annonçait la botte, qui apparut vers le IXe siècle. "
D'après l'article de Valérie Douniaux disponible en ligne https://scribium.com/valerie-douniaux/a/le-costume-sous-les-merovingiens-et-les-carolingiens/
Première partie : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rbph_0035-0818_1935_num_14_3_1534
Et la seconde http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rbph_0035-0818_1935_num_14_4_1552
Ainsi, les tissus retrouvés dans des châsses à Saint-Germain d'Auxerre ne font pas exceptions : http://www.auxerre.culture.gouv.fr/fr/apo/f_tis.htm
"Le costume masculin, une influence guerrière
Les rares témoignages parvenus jusqu'à nous permettent difficilement de différencier le costume civil du costume militaire de ces peuples guerriers. Au combat, les Mérovingiens revêtaient probablement une cotte à manches en mailles de fer, ou un justaucorps de toile avec plaques de métal. La protection de la tête ne fut d’abord assurée que par les cheveux, nattés et relevés sur le sommet du crâne. Les combattants tenaient donc à leur chevelure, dont la privation était signe de défaite ou de soumission. Le casque apparut vers 800, mais fut réservé aux chefs. A l’époque carolingienne, l’équipement guerrier s’inspirait de celui de Rome, avec une tunique surmontée d'une cuirasse, sorte de gilet recouvert de cuivre ou de corne. Elle était accompagnée d’une coiffe et d’un casque. Cette armure allait rester en usage jusqu’au XIe siècle. Les jambes étaient couvertes de chausses ou chaussettes, puis de jambières (bamberges) de cuir ou de métal. Les pieds étaient chaussés de brodequins.
La gonelle est une tunique à manches descendant jusqu’aux genoux, généralement bordée de galons et ceinturée. Elle est souvent représentée aux VIIe et VIIIe siècles avec des plis plus ou moins gros et, au Xe siècle, avec un bourrelet au cou, comme on en trouvait dans le costume gaulois. Les hommes portaient aussi le rhéno, manteau en peau de bête avec la fourrure sur l’extérieur et garni de petites bandes d’autres peaux ou d’écailles de poissons. On l’attachait par une agrafe de bronze.
Les Mérovingiens portaient des braies de toile ou de cuir souple, généralement courtes (parfois cachées par une tunique courte). Elles étaient serrées à la jambe par les lanières des chaussures. Charlemagne (Roi des Francs à partir de 768, Empereur d’Occident de 800 à 814) portait des braies en lin, longues et recouvertes de guêtres maintenues par les courroies des chaussures (comme chez les chasseurs et les campagnards). Les chaussures, en cuir et souvent couvertes de poils, étaient fendues sur le dessus et maintenues par des lacets sur le cou de pied ou par des lanières montant à mi-jambe. La heuse, chaussure montante en cuir souple annonçait la botte, qui apparut vers le IXe siècle. "
D'après l'article de Valérie Douniaux disponible en ligne https://scribium.com/valerie-douniaux/a/le-costume-sous-les-merovingiens-et-les-carolingiens/
Chrodolandus- Messages : 26
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